Les émotions peuvent être multiples, il peut y avoir de la sidération, du déni, de l’action, de l’agitation, de l’angoisse, un sentiment d’injustice ou d’impuissance, de la culpabilité, un sentiment de trahison, de la solitude, de l’acceptation, de la colère…
- Sidération. Certaines personnes parlent de tsunami, de tremblement de terre, de souffle coupé, de ciel qui tombe sur la tête, de gouffre qui s’ouvre sous leurs pieds, de jambes qui flageolent, de brouillard complet. Tout cela est très imagé et, comme vous pouvez le constater, le choc est psychologique, mais il est aussi physique : la nouvelle retentit dans tout le corps et paralyse parfois. Les paroles du médecin prononcées pendant la consultation d’annonce constituent les premières informations précises reçues sur la nature de la maladie et sur les traitements. Certaines personnes les enregistrent parfaitement. Pour d’autres, au contraire, ces paroles sont parfois déformées, voire confuses. Il y a des personnes qui ne se souviennent même pas d’avoir été informées.
- Déni. On peut entendre certains patients dire : « Non mais c’est impossible », « Ça ne peut pas être vrai », « Vous êtes sûrs que vous ne vous êtes pas trompé de dossier ? »
- Angoisse, peur, colère, incertitude. Il y a parfois aussi des sentiments d’inquiétude face à l’avenir incertain. Parfois, il y a de la colère ou un refus en bloc avec des phrases comme : « Pourquoi moi ? », « Pourquoi cela ? », « Pourquoi maintenant ? », « Qu’est-ce que j’ai bien pu faire au bon Dieu ? », « C’est injuste ! »
- Action. Il y a des personnes qui sont dans l’action avec comme mode de fonctionnement : problème, solution.
- Culpabilité. Il y a parfois un sentiment de culpabilité d’avoir mené une vie peut-être trop chargée et de ne pas avoir écouté les signaux du corps.
- Acceptation. Il y a des personnes qui ne sont pas étonnées par l’annonce, elles savaient qu’une telle maladie était possible, mais la nouvelle n’est pas forcément mieux ni plus vite acceptée. Certaines personnes trouvent rassurant de se sentir responsables de leur maladie, car elles ont alors le sentiment de garder un peu de contrôle et de pouvoir mieux maîtriser leur guérison. Certains attribuent la maladie à la fatalité, d’autres se construisent « une petite théorie personnelle ».
- Impuissance et solitude. Il peut y avoir un sentiment d’impuissance et de solitude profonde malgré la présence aimante de l’entourage.
Pour certains patients, cela aide de partager toutes ces émotions avec des personnes qui ont vécu la même chose. Pour d’autres, un temps de digestion est nécessaire.
Seul vous savez ce qui est bon pour vous et j’espère que cette vidéo et cet article vous aideront à vous sentir entendu, compris et moins seul face à cette tornade d’émotions engendrées par le choc de l’annonce.
Ressources :
EP48 du podcast Naître princesse, devenir guerrière. Le choc de l’annonce. Que dis-je ? Le choc des annonces en cascade (lien).
Delphine Remy.